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L’impact de la pandémie de coronavirus a déterminé un foisonnement discursif extraordinaire dans toutes les sociétés qu’elle a touchées et, par conséquent, dans de nombreuses langues, dont quelques-unes sont représentées dans ce numéro thématique sur Le lexique de la pandémie et ses variantes. Ce recueil s’insère donc dans un débat qui s’avère être déjà assez large et fait suite au numéro 24 de Repères-Dorif, édité par Françoise Favart et Alida M. Silletti, dont le titre, Constellations discursives en temps de pandémie, témoigne d’approches discursives centrées autour de la Covid-19. Dans ce même sillage, nous rappelons des publications concernant l’infodémie provoquée par la communication pandémique comme, entre autres, #Zona Rossa. Il Covid-19 tra infodemia e comunicazione (Alfonso & Comin, 2020), L’altro virus. Comunicazione e disinformazione al tempo del Covid-19 (Sala & Scaglioni, 2020), et le tout récent numéro de Argumentation et Analyse du discours, sur La légitimité et l’autorité à l’épreuve : les premières allocutions sur le coronavirus (Amossy & Wahnich, 2022). Comme dans toutes les périodes de crise, en très peu de temps, les ressources linguistiques ont été mobilisées afin de répondre à l’urgence de nommer ce phénomène quasiment inédit. Les termes scientifiques déjà disponibles dans la langue décrivant les symptômes, les caractéristiques du virus et ses conséquences (foyer d’infection, dépistage, zoonose, etc.) se glissent dans le lexique commun, alors que de nouveaux termes sont créés pour exprimer des concepts et des notions absents des dictionnaires en faisant recours aux ressources internes à la langue française (re/déconfinement, vaccinodrome, télétravailler), mais aussi à l’emprunt (cluster, tracking, super spreader) et au calque (patient zéro, distanciation sociale). Cette créativité lexicale qui exploite également le potentiel sémantique du lexique commun (confinement, masque, démasquer, etc.) va bien au-delà des « besoins » de nomination, ce qui se manifeste de façon massive dans des expressions ironiques voire détournées dès que les locuteurs s’approprient le concept et le contexte (vélorution, balconner, infodémie, etc.). Ces lexies, parfois fantaisistes, sont liées en outre aux contextes d’apparition particulièrement néologènes dont elles portent souvent la trace (skypéro, whatspéro, e-péro, zoompéro, zoomveillon). Les répertoires de mots de la Covid 19 se multiplient désormais sur papier tels que, par exemple, Les mots du coronavirus (Duhamel & Bigorgne, 2020), Le Dicorona (Auroy 2020), Le Dicovid (Coppens & Kroll, 2021), alors qu’ils avaient fait leur apparition sur la Toile dès les premiers mois de la pandémie tout autant que de nombreux glossaires spontanés ou institutionnels, comme Le parole del Coronavirus et le Glossario Covid-19, élaboré par Eurac Research et par le Bureau Linguistique de la Province autonome de Bolzano, ou encore le Dicovid des mots inventés par les internautes paru dans Le Robert en ligne. C’est dans cet intérêt pour les mots « pandémiques » que s’inscrit ce numéro de Repères DoRiF entièrement penché sur l’étude du lexique, qu’il relève du domaine spécialisé ou de la langue générale, s’inscrivant dans la lignée des études plus proprement lexicologiques dont nous pouvons citer, entre autres, L’epidemia. Le parole e l’interpretazione delle parole (Malagnini, 2020), La lingua infetta. L’italiano della pandemia (Pietrini, 2021), Les mots de la Covid 19 (Pennec, 2021), Parole che non c’erano. La lingua e le lingue nel contesto della pandemia (Pollicino & Zanot, 2021). Ce recueil vise à mieux comprendre comment se crée et se diffuse le vocabulaire lié au coronavirus et ce, en suivant plusieurs perspectives : entre autres, en comparant ce vocabulaire, forgé ou réemployé pendant la pandémie, aux vocabulaires équivalents dans d’autres langues pour inscrire l’évolution de ce lexique globalisé dans un cadre plus large ; en analysant ce lexique en fonction de son environnement ainsi qu’en fonction de sa constitution en réseaux (ontologiques, métaphoriques, sémantiques, morphologiques, etc.) sur les plans synchronique et diachronique ; en étudiant la variation terminologique, notamment dans la communication institutionnelle, souvent multimodale, conçue pour la transmission de connaissances (médicales, économiques, juridiques…) liées à la pandémie, utiles pour le citoyen. Dans sa contribution, intitulée « De nouvelles dénominations pour un concept ancien : le rôle de l’adjectif qualificatif, de l’adjectif relationnel et du substantif épithète dans les processus d’innovation financière et néologique en temps de pandémie », Danio MALDUSSI étudie le fonctionnement et la spécialisation de termes spécialisés déjà disponibles dans la langue, comme obligations, que l’ingénierie financière adapte au nouveau contexte communicatif, et montre l’émergence de différences pragmatiques dans leur usage, qui oppose, par exemple, obligations pandémiques, fréquent dans la presse spécialisée, alors que la Banque mondiale préfère la variante obligations pandémie. De façon semblable, pendant la pandémie, des concepts tels que « distance » et « isolement » ont été au centre de l’exploitation des ressources lexicales disponibles dans la langue française et ont donné lieu à la création de plusieurs unités lexicales. Claudio GRIMALDI, dans sa contribution, « Les traits de la distance et de l’isolement dans le lexique autour de la pandémie », analyse ce phénomène néologique sur un vaste échantillon de termes relevant du discours spécialisé afin de vérifier comment la langue française a su intégrer dans son vocabulaire la notion de la distance physique imposée par la crise sanitaire de 2020 et 2021. Les termes scientifiques français liés à la pandémie sont aussi souvent le résultat d’un travail de recherche des terminologues au sein des organismes tels que la Délégation générale à la langue française et aux langues de France ou l’Office québécois de la langue française qui réglementent les expressions dans l’usage et proposent des équivalents aux termes étrangers. La contribution de Mélanie LABELLE et Karine RONDEAU, intitulée « Le travail des terminologues en temps de crise : l’expérience du Bureau de la traduction du gouvernement du Canada », apporte une réflexion à ce sujet en proposant un témoignage concret du travail terminologique mené par le Bureau de la traduction du gouvernement du Canada pendant les mois de la crise sanitaire. Tout en représentant une source d’inspiration importante pour la plupart des langues, les expressions en langue anglaise sont adaptées, calquées et parfois remplacées par des équivalents autochtones de façon différente dans chaque langue. Une perspective bilingue est proposée par Christine JACQUET-PFAU et Alicja KACPRZAK dans leur contribution, « De quelques mots-témoins d’une pandémie : les représentations du Covid 19 en français et en polonais ». Les auteures analysent les différents procédés néologiques employés en français et en polonais et constatent la présence de différentes « attitudes » des deux langues, l’une romane, l’autre slave, face à l’urgence expressive dictée par la diffusion du virus. Leur attention se concentre, en particulier, sur quelques « mots-témoins » susceptibles de marquer l’histoire de la langue malgré l’évolution rapide du lexique lié à la pandémie. Le roumain fait en revanche l’objet de deux études, l’une de Daniela DINCĂ, « Lexique roumain de la pandémie dans la communication institutionnelle », et l’autre de Adriana STOICHIȚOIU ICHIM, « Hospitalité versus créativité dans le vocabulaire roumain de la pandémie ». DINCĂ se penche sur le comportement morphosyntaxique du lexique juridique lié à la pandémie de la Covid-19, tel qu’il est utilisé par les institutions afin de transmettre des connaissances spécialisées aux citoyens de l’Union européenne, dans une perspective traductologique français-roumain. Pour sa part, STOICHIȚOIU ICHIM analyse quelques 300 unités lexicales « pandémiques » repérées dans la presse et dans l’Internet afin de mettre en évidence non seulement la capacité hospitalière du roumain par rapport aux emprunts au français et à l’anglais, mais aussi sa capacité néologique et créative, qui ne se limite pas à l’adoption de calques, mais propose également des néologismes morphologiques et sémantiques. Dans la prolifération lexicale engendrée par la pandémie, de nombreuses créations lexicales à visée ludique sont présentes dans les échanges entre pairs ou dans les discours visant à désamorcer la polémique ou la tension. Weiwei GUO-GRIPAY, Sonia BERBINSKI et Corina VELEANU analysent dans leur contribution, « La création lexicale de la pandémie, entre peur et humour », les expressions employées dans des contextes officiels, médiatiques, et dans des productions humoristiques dont le but est de résister à l’angoisse. L’approche plurilingue et comparative de ces discours de la pandémie permet de saisir non seulement les enjeux linguistiques mais aussi leurs implications extralinguistiques. De son côté, Giovanni TALLARICO analyse les procédés de création des « Néologismes expressifs et ludiques dans le vocabulaire de la pandémie » formés sur les bases *covid*, *corona* et *vacci*, repérés grâce à la plateforme Néoveille. Il s’interroge sur les contextes d’apparition, sur la diffusion et la permanence dans le lexique de ces lexies (surtout des composés hybrides et des mots-valises, mais aussi des compositions régulières, des fractocompositions et des dérivations). Les unités polylexématiques, aussi bien terminologiques (foyer épidémique) que de la langue générale (être dans sa bulle), ont ponctué les discours des institutions, des médias et des réseaux sociaux. Partant du constat que le contexte de la pandémie a engendré un discours répété mondialisé, Ramón MARTÍ SOLANO, dans « Un regard contrastif sur des unités phraséologiques liées à la pandémie du coronavirus et sur leurs actualisations lexico-syntaxiques », propose une étude de phraséologie contrastive multilingue, dont le point de départ est constitué de cinq unités phraséologiques (UP) françaises (ex. voir le bout du tunnel). Il en analyse d’abord la fréquence et les actualisations lexico-syntaxiques dans la presse généraliste française ; puis il prend en compte, à l’intérieur de corpus monolingues comparables, les UP équivalentes d’autres langues romanes (italien, espagnol, portugais) dans leurs différentes variétés topolectales. Sur le plan discursif, l’expérience nouvelle et bouleversante de la pandémie a engendré l’apparition de réseaux métaphoriques. L’étude d’Alessandra ROLLO, « Métaphores et « covidiomes » aux temps de la Covid-19 », qui s’inscrit dans le cadre de la théorie de la métaphore conceptuelle (TMC), analyse les discours du Président Macron pendant la pandémie, dans le but de repérer les réseaux métaphoriques principaux (comme ceux de la guerre ou de la mer/vague) et l’apparition des nouveaux termes liés à la pandémie ou covidiomes. Elle s’interroge sur les motivations/ressorts de l’emploi de la rhétorique guerrière chez le Président de la République et sur les risques potentiels de certains glissements sémantiques. Pour finir, les termes médicaux de la Covid-19 envahissent également la Toile, notamment les réseaux sociaux, comme le montre Stefano VICARI, dans « Quand les médecins deviennent influenceurs : la vulgarisation des termes de la Covid 19 dans Facebook, Instagram et Twitter ». L’auteur s’attache à cerner les stratégies de vulgarisation « technodiscursive » des termes qui véhiculent des connaissances spécialisées autour de la Covid-19 de la part de médecins et pharmaciens. Ces professionnels deviennent ainsi de véritables « influenceurs santé 2.0 », essayant d’exploiter leur autorité scientifique afin de lutter contre la diffusion de fausses nouvelles et de guider leurs lecteurs vers un emploi terminologique adroit et conscient. Les contributions contenues dans ce numéro de Repères témoignent d’un moment de créativité lexicale sans précédent. Certaines unités lexicales récemment créées sont destinées à rester dans la langue, alors que d’autres disparaîtront en même temps que le contexte qui les a engendrées ; ce qui est vraisemblablement destiné à perdurer après cette épidémie lexicale (Lardellier 2022 : 87), ce sont les passerelles entre la/les langue(s) spécialisée(s) et la langue générale, qui ont permis la diffusion auprès du grand public de termes dont l’usage était restreint à un domaine de spécialité.
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